Alexis LAFORGE
Ancien membre de l'équipe DPB - cette page n'est plus maintenue
Stagiaire M2
CEFE/CNRS UMR5175
Campus du CNRS
1919, route de Mende
34293 Montpellier 5
Encadrants :Jocelyn FONDERFLICK et Aurélien BESNARD
Etablissement d'inscription :Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE)
Projet de stage:Trame noire : étude de l'impact de la pollution lumineuse sur les chiroptères et les corridors écologiques nocturnes.
Contexte
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) intègre la pollution lumineuse comme l’une des dix questions émergentes en biologie de la conservation. Comme les infrastructures routières, la pollution lumineuse induit chez les espèces nocturnes une fragmentation des habitats à l’origine d’une perte de connectivité entre les milieux naturels privant ainsi de nombreuses surfaces de chasse et obligeant certaines espèces à adapter leurs routes de vol. Ces effets peuvent être très différents selon si les espèces sont lucifuges ou tolérantes à la lumière, ce qui provoque un déséquilibre au sein de la communauté chiroptérologique. Alors que de grands changements sur les politiques d’éclairages sont en cours, la définition de mesures de conservation concrètes se heurte au manque de connaissance sur les mécanismes de cet impact.
Résumé de mes travaux
A l’échelle de l’agglomération Lilloise, j’étudie l’influence de cette pollution lumineuse sur la communauté de chiroptères à l’échelle spécifique et à l’échelle des guildes le long de gradients d’urbanisation et de végétation. A partir de données acoustiques récoltées en 2015, j’établis des modèles de niche spatialisés ainsi que des modèles de connectivité. Ces modèles permettent respectivement d’évaluer le rôle explicatif de l’intensité lumineuse sur l’activité et la distribution spatiale des chiroptères et d’identifier des corridors nocturnes en faveur de leur conservation. Mes premiers résultats ont montré que le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) voient leurs probabilités de présence diminuaient significativement avec l’augmentation de l’intensité lumineuse. Les cartes prédictives de distribution obtenues à partir de nos modèles ont montré que le centre-ville de Lille est une zone très défavorable pour la présence de ces deux espèces. Ces cartes nous permettent aussi de fournir une première recommandation de conservation concrète : la connectivité écologique du canal de la Deûle est à restaurer en abaissant les intensités lumineuses sur certains tronçons fortement éclairés.
Abstract
Dramatic changes in policy management of city lighting are being to reduce the impact of light pollution on biodiversity. However we can’t establish good conservation measures because our knowledge is inadequate. At the Lille conurbation scale (North France), I am investigating light pollution influences on bats. I am using spatial modeling methods to describe the impact of light intensity on bat activity and distribution in different contexts of vegetation and urbanization. Further I am developing connectivity modeling to identify nocturnal corridors for bats in the conurbation. For this purpose, I designed a stratified random sampling. In June and July 2015, I recorded 305 full nights and gathered 235 793 bat calls. My first results showed that when light intensity rise, presence probabilities decrease significatively for Daubenton’s bat Myotis daubentonii and Nathusius’s pipistrelle Pipistrellus nathusii. The predictive maps indicate that the city center of Lille seems to be very unfriendly for these two species. The ecological connectivity of the Deûle channel needs to be improved by reducing light intensity in its south-western part to take in consideration the Daubenton’s bat conservation issue.




