Geo COPPENS
Chercheur (CIRAD)
CEFE/CNRS
Campus du CNRS
1919, route de Mende
34293 Montpellier 5
Tél. : +33/0 4 67 61 32 99
Fax : +33/0 4 67 41 21 38
Mots-clés : Organisme biologique : Fruitiers néotropicaux, dont l'ananas (Ananas comosus), fruits de la passion (Passiflora spp.), Caricaceae (papaye commune et papayes de montagne), safou (Dacryodes edulis) - Discipline : ressources génétiques et amélioration des plantes, botanique et taxonomie, interfaces génétique/anthropologie & génétique/linguistique/archéologie - Technique : caractérisations morphologique/biochimique/génétique, adaptation climatique (modélisation par enveloppes climatiques) et géographie de la diversité - Thématique : origine des plantes cultivées, domestication, structuration sociale de la diversité génétique, lien entre sociétés et diversité des espèces exploitées.
Fruitiers néotropicaux
Agronome et sélectionneur de formation, ma carrière m’a amené à me spécialiser dans les ressources génétiques des fruitiers néotropicaux, avec une expertise particulière sur trois groupes : un fruit majeur, l’ananas (Ananas comosus); les fruits de la passion (Passiflora spp) incluant le maracuja jaune, devenu pantropical, et plus d’une douzaine de fruits mineurs, d’importance régionale ou nationale ; et les papayes, comprenant la papaye commune (Carica papaya), de grande importance économique et sociale, et les papayes de montagne (Vasconcellea spp.), d’importance régionale (Andes et leurs piédmonts). Au-delà de ces espèces, j’assure, autant que possible, une « veille » bibliographique générale sur l’ensemble des fruitiers néotropicaux (plus de 1200 espèces réparties en 66 familles et 285 genres).
Les fruitiers tropicaux comptent un grand nombre d’espèces de cycle de production intermédiaire (herbacées vivaces, comme l’ananas, lianes, comme les passiflores et semi-ligneux, comme les papayes et les cactacées), dont une proportion relativement importante de cultigènes. Mais la grande majorité en sont des espèces à cycle long, comprenant des dicotylées ligneuses et des palmiers. Même si les caractéristiques de leurs fruits dénotent souvent l’effet de la sélection humaine, leur statut de domestication est éminemment variable et il n’apparaît pas de relation claire entre la dépendance de l’espèce à l’homme et l’antiquité ou l’intensité de son exploitation ou l’étendue de sa diffusion. Ainsi, l’avocat a été domestiqué en Mésoamérique il y a plus de 10000 ans, tandis que le cacao, espèce comparable par l’ancienneté de son exploitation, sa diffusion et son importance pour le développement des sociétés précolombiennes, n’a pas développé de syndrome de domestication. Ceci explique ses populations spontanées dans les forêts d’Amérique Centrale, en dehors de son habitat amazonien, alors que l’avocat sauvage est resté confiné à sa région d’origine.
L’étude de la domestication et de ses effets est longtemps restée centrée sur quelques espèces annuelles de grande culture, essentiellement des céréales, pour des raisons liées à l’ethnocentrisme des chercheurs et une conception linéaire et « progressiste » du développement des sociétés humaines passant par un modèle agricole dominant et une spécialisation des savoirs et des fonctions pour aboutir à une hiérarchisation sociale croissante. La forêt était perçue comme un milieu hostile et le développement de sociétés complexes y était difficilement concevable. L’inclusion de grands massifs forestiers parmi les principales aires de domestication des plantes est très récente, et l’on ouvre enfin les yeux sur des modèles agroforestiers sophistiqués qui ont modelé les paysages et leur biodiversité, et permis de développer des populations nombreuses et très diversifiées elles-mêmes. L’archéologie américaine a fini par investir les basses terres des forêts humides, mais reste encore centrée sur quelques plantes phares (maïs, manioc), les autres plantes étant rarement mentionnées dans les résultats de fouilles. Pourtant, il semble difficile d’appréhender un système basé sur l’exploitation de forêts mégadiverses à partir des seuls microfossiles de quelques plantes amylacées, même essentielles dans l’alimentation humaine. Et c’est bien l’étude des systèmes agroforestiers traditionnels, passés et présents, dans leur ensemble qui nous montrera comment elles ont développé et conservé la mégadiversité de leur milieu et appliqué les concepts d’intensification écologique bien avant nous. Dans ce contexte, les fruits sont bien autre chose que la « cerise sur le gâteau ».
Reconstruction des langues mésoaméricaines ancestrales, (agro)biodiversité et habitat des sociétés précolombiennes
Je collabore avec Cecil Brown (Professeur émérite, Université de l’Illinois), linguiste spécialisé dans les langues et dialectes mésoaméricains ancestraux. Cecil a identifié, parmi 41 espèces, cultivées ou gérées, celles dont les noms peuvent être reconstruits dans les langues ancestrales (proto-langages), révélant l’ancienneté de leur importance économique. La composition du portefeuille d’espèces propre à chaque groupe linguistique permet de reconstituer son habitat passé, par le biais de la modélisation des niches écoclimatiques de ces espèces. La méthode est actuellement testée sur la famille zapotèque, dont la localisation géographique actuelle, relativement bien circonscrite, devrait faciliter l’interprétation des résultats.
Structuration sociale des ressources génétiques
Je collabore avec Christian Leclerc (anthropologue, CIRAD-UMR 96/DAP/SRG), dans le cadre d’un projet visant à mettre en évidence les conséquences de la structuration sociale des agriculteurs Meru (sur les pentes du Mont Kenya) sur la structuration de la diversité génétique intraspécifique. Les plantes modèles sont des céréales (sorgho, mil) et mon appui se limite au cadre théorique, à l’interface entre anthropologie sociale et génétique des populations cultivées.
FRUITS FROM AMERICA: An ethnobotanical inventory
Geo Coppens d'Eeckenbrugge and Dimary Libreros Ferla
Laure BENOIT
Technicienne CIRAD
CEFE/CNRS
Campus du CNRS
1919, route de Mende
34293 Montpellier 5
Tél. : +33/0 4 67 61 32 90
Fax : +33/0 4 67 41 21 38
Mots-clés : Organismes biologiques : Dacryodes, Sorgho, Amandier, Ficus - Milieu : Techniques de laboratoire - Discipline : Biologie moléculaire.
Mon travail est principalement centré sur des activités techniques de recherche en laboratoire, complété par des activités de formation et d'encadrement techniques de stagiaires et de chercheurs accueillis. Il peut comprendre également une activité de service permettant de générer des ressources propres. Je travaille au Service Commun des Marqueurs Génétiques en Ecologie du CEFE.
Dans ce cadre, ma mission comprend :
1- la réalisation de manipulations de laboratoire en biologie moléculaire sur différents modèles : Dacryodes, Sorgho, Amandier, Ficus... ;
2- la gestion et l'entretien des ressources moléculaires développées au laboratoire ;
3- l'encadrement et la formation techniques des stagiaires de l'équipe ;
4- le traitement des données produites et la participation à l'analyse et l'interprétation des résultats ;
5- la veille technologique ;
6- des activités "transversales d'intérêt commun3 telles que la programmation et l'entretien du BioRobot 3000 et la gestion de la production d'eau osmosée, entre autres.
Je suis par ailleurs affiliée au département Systèmes Biologiques du Cirad.
Claudine BARRE
Secrétaire (CIRAD)
CEFE/CNRS
Campus du CNRS
1919, route de Mende
34293 Montpellier 5
Tél. : +33/0 4 67 61 22 56
Fax : +33/0 4 67 41 21 38
Sentimiel
L’enjeu fondamental du programme Sentimiel est la valorisation des savoirs naturalistes locaux liés à l’apicollecte (incluant, pour les tropiques notamment, la “chasse” de miel sauvage) à travers un réseau centralisant les coordonnées et les caractéristiques des groupements concernés. Le but est de fédérer un ensemble de collectifs d’acteurs locaux détenteurs d’un savoir naturaliste sur les insectes mellifères et leurs productions et qui, à travers l’observation régulière de l’activité de ces insectes, sont détenteurs d’observations et de données relatives à l’incidence des changements globaux sur leur environnement.
Ce projet s’adresse donc à des acteurs ayant des pratiques et savoirs apicoles à valeur patrimoniale et qui s’inscrivent avant tout dans une démarche artisanale locale.
Les abeilles peuvent être considérées comme des « sentinelles » de l’environnement. En effet, leur présence, leur abondance et leurs activités, permettent de révéler un certain état de l’écosystème dans lequel elles se trouvent et nous aider à comprendre les changements globaux que nous subissons actuellement.
En proposant à des micro-initiatives de rejoindre notre collectif, l’intention est de mettre un terme à leur isolement et de rendre plus visibles les savoirs naturalistes relatifs à l’apiculture.
L’objectif prospectif du projet est, en effet, à travers la constitution d’un réseau international de type sciences citoyennes, d’accroître notre compréhension des conséquences des changements globaux sur la biodiversité mondiale, à travers une mise en commun d’observations à dire d’acteurs, très précises, et très localisées. Tous les passionnés du monde apicole pourraient ainsi se retrouver dans une action mutuelle et concertée valorisant leurs connaissances et contribuant à une gestion internationale plus respectueuse de la nature.
D’autre part, ce collectif, dont la structure juridique la plus appropriée reste à définir, devrait permettre d’accéder à des financements de grandes agences internationales, susceptibles de subventionner des opérations de recherche-action participative ciblées sur des problèmes ou des questions soulevées localement par les membres du collectif. Des fonds pourraient également venir en soutien à des initiatives de préservation d’un patrimoine culturel local fragilisé par la mondialisation.
L’exploration de la grande diversité des savoirs « experts » locaux, leur mise en réseau et l’analyse pluridisciplinaire de ces savoirs dans un même projet est une entreprise inédite.
Contact :

Clélia SOLER
Doctorante
CEFE/CNRS
Campus du CNRS
1919, route de Mende
34293 Montpellier 5
Tél : +33 (0)4 67 61
Fax : +33 (0)4 67 61 33 36
Mots clés :
Organisme biologique : Sorghum bicolor subsp. Bicolor – Milieu : Sahélien – Discipline : Génétique des populations, écologie évolutive, ethnologie – Technique : marqueurs moléculaires – Thématique : Dynamique de la diversité génétique du sorgho repiqué au Nord-Cameroun : facteurs biologiques et anthropiques.

Ma thèse s’inscrit dans les travaux menés, au niveau international et dans l’équipe IBC du CEFE sur la dynamique de la diversité génétique des plantes cultivées. Je m’intéresse plus particulièrement au sorgho repiqué dans la région de l’extrême Nord du Cameroun. Afin d’avoir une meilleur compréhension des procédés de sélection du matériel de propagation et de leur influence sur la diversité génétique, mon étude combine les descriptions anthropologiques des savoirs paysans et des classifications des variétés avec des analyses génétiques.
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