Interactions Biotiques

Roxane DELLE-VEDOVE

Roxane Delle-Vedove

ATER (Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche)

Laboratoire de Génétique et Evolution des Populations Végétales (GEPV)

Université des Sciences et Technologies de Lille 1

F-59655 Villeneuve d'Ascq Cedex, FRANCE

Tel : (+33)3 20 43 48 55 ; Fax : (+33)3 20 43 69 79

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Mots-clés : Interactions plante-insectes, pollinisation, phytophagie, phéromones, kairomones, espèces invasives - Organismes biologiques : orchidées, palmiers, lépidoptères – Disciplines : Ecologie comportementale et chimique, biologie des populations, écologie évolutive – Techniques : analyses des composés organiques volatiles, tests comportementaux, expérimentations de terrain

 

Mes activités de recherche sont axées autour de la signalisation dans les interactions interspécifiques entre plantes et insectes et, au niveau intra-spécifique, dans le comportement reproducteur des insectes. Plus particulièrement mes travaux ont porté sur le rôle de la médiation chimique par le biais de composés organiques volatils (COVs) dans ces interactions.

 

Polymorphisme floral et syndromes de pollinisation

Il existe chez les plantes à fleur une forte variabilité intraspécifique des caractères floraux attractifs pour les pollinisateurs et beaucoup d’auteurs se sont interrogés sur le rôle des pollinisateurs dans le maintien de ces variations. En effet, d’autres pressions biotiques ou abiotiques locales, la sélection indirecte due aux relations pléiotropiques avec les traits végétatifs ou encore la dérive génétique peuvent influencer le maintien du polymorphisme au sein des populations naturelles. Certaines associations entre traits floraux attractifs peuvent également être contraintes biochimiquement. C’est notamment le cas des associations couleur-odeur, certains pigments et COVs étant produits par des voies de biosynthèse partagées. Je m’intéresse à l’étude du maintien de ces polymorphismes floraux en prenant comme modèle d’étude les orchidées trompeuses (i.e. ne produisant pas de récompense pour les pollinisateurs). Ces espèces présentent généralement un fort polymorphisme floral qui pourrait notamment leur permettre de contrer l’apprentissage par les pollinisateurs. Par une approche expérimentale et descriptive en populations naturelles je cherche à mettre en lien ce polymorphisme floral et notamment, les associations entre couleur et odeur, avec le succès reproducteur des orchidées en milieu tropicaux et méditerranéen.

 

Médiation chimique des interactions chez un lépidoptère invasif

Paysandisia archonà été introduit en Europe dans les années 90. Ce lépidopère, originaire d’amérique du sud (Argentine et Uruguay) a rapidement étendu son territoire à l’ensemble de la région nord méditerranéenne ou il s’est adapté à l’ensemble des espèces de palmiers présentes. A l’inverse, dans son milieu naturel la densité de populations de P. archon est très faible et il y est considéré comme une espèce rare dont la biologie et l’écologie sont méconnues. Cette capacité à reconnaître un grand nombre d’espèces hôtes pourrait, en partie, être à l’origine de la réussite invasive de cette espèce. Afin d’appréhender les caractéristiques biologiques de P. archon qui pourraient être à l’origine de sa réussite invasive, et de développer des méthodes de luttes efficaces contre les populations de ce ravageur je me suis intéressée au cours de ma thèse au rôle de la médiation chimique dans les interactions 1) intraspécifiques et 2) interspécifiques. Dans un premier temps, la définition des rythmes biologiques de cette espèce et l’identification des phéromones émises par les deux sexes a été réalisée. Outre les outils d’écologie chimique j’ai également développé au cours de ma thèse des méthodes d’étude comportementales adaptées 1) à la grande taille de ce lépidoptère et 2) à un travail en conditions extérieures, proches des conditions naturelles expérimentées par cet insecte.