© Per-Ola Norman.
Il peut peser plus de deux tonnes et raffole de méduses : c’est le poisson-lune. Un suivi aérien de grande ampleur a révélé une abondance de ce poisson hors du commun au large des côtes françaises, aussi bien atlantique que méditerranéenne. Plus de 290 000 individus vogueraient dans ces eaux en été, jusqu’à 475 individus par 100 km2 dans le golfe du Lion. Les populations de poisson-lune semblent donc pléthoriques malgré de nombreuses captures accidentelles. Est-ce lié à la prolifération actuelle des méduses, du fait du réchauffement et de la surpêche des océans ? Rien ne le prouve pour l’instant. Mais, selon les calculs de l’équipe de scientifique co-pilotée par David Grémillet (CEFE) et Craig R. White à l’université de Monash en Australie, chaque poisson-lune consomme quotidiennement 71 kg de méduses, ce qui correspond à 20 774 tonnes par jour en été si l’on considère tous les poissons-lune de France métropolitaine. Or, l’évolution des populations de méduses est particulièrement difficile à suivre. Les scientifiques proposent donc d'utiliser les poissons-lune, très visibles en toutes circonstances et présents dans toutes les eaux tempérées de la planète, comme indicateur de la « gélification » des écosystèmes marins.
7 décembre 2017
© Jean-Pierre Pointier
L’invasion d’une espèce introduite peut déclencher l’évolution rapide de traits chez les espèces locales avec lesquelles elle entre en compétition. C’est ce que montre une étude menée chez des escargots aquatiques par des chercheurs de l'IRD et du CNRS (dont le CEFE), publiée dans The American Naturalist. L’étude montre qu’une interaction entre espèce peut déclencher une évolution darwinienne en seulement quelques générations. Ces résultats n’auraient pu être obtenus sans la réalisation de suivis à long terme. Lire dans "En direct des labos"
© ONCFS SD04.
Mésange bleue - © Stéphan Tillo
Au travers de l’augmentation des températures ou des évènements climatiques extrêmes, le changement climatique altère invariablement de nombreux habitats. Dans une étude publiée dans Philosophical Transaction of the Royal Society B, des chercheurs du CNRS ont montré, en collaboration avec l’université de Sherbrooke, que la sélection naturelle est renforcée par le nombre de journées extrêmement chaudes subies par les oiseaux. Indépendamment des températures moyennes mensuelles, la force de la sélection naturelle est multipliée par deux lorsque 20 % des nichées subissent une journée extrêmement chaude. Moteur de l’évolution darwinienne, la sélection naturelle se trouve donc altérée par le changement climatique qui devient un acteur à part entière de l’évolution des espèces.
7 décembre 2017
© Yeshi Kangrang / Unsplash
Face à la crise environnementale, on attend beaucoup du développement d’une écologie plus prédictive. Mais en quoi consiste exactement la prédiction écologique ? Des chercheurs en philosophie et en écologie se penchent sur cette question (CEFE, IHPST et ISEM) dans un article paru dans la revue Oikos. Ils identifient deux formes de prédiction qui n’ont pas le même statut épistémique et qui ne font pas face aux mêmes difficultés, selon que la prédiction est un outil de corroboration des théories scientifiques ou une anticipation de futurs possibles. Ils montrent qu’une distinction explicite de ces deux dimensions est doublement favorable à l’écologie : dans sa mission d’avancement des connaissances et dans ses capacités d’aide à la décision. Lire dans "En direct des labos"
5 juillet 2017
Alors qu’il est admis que la biodiversité (nombre d’espèces) a un effet inhibiteur sur sa propre diversification, une étude, publiée dans Nature Communications et issue d’une collaboration entre des laboratoires de l'INRA et du CNRS, montre le contraire par un travail de modélisation : la diversité favorise parfois la diversification. Ce travail permet d’expliquer des résultats expérimentaux mal compris, et suggère que les extinctions actuelles d’espèces posent aussi un problème à long terme. En savoir plus
17 mars 2017
Il est couramment admis que les animaux vivent plus longtemps en captivité qu'à l'état sauvage. Famine, conditions climatiques extrêmes, prédation et compétition intra- et interspécifiques… les risques de mortalité prématurée dans la nature sont élevés. Pour autant, les rares études menées jusqu'à présent ne permettaient qu'une vision parcellaire, car elles se concentraient sur une espèce en particulier. Les récents travaux d’une équipe européenne composée de plusieurs chercheurs CNRS, publiés dans la revue Scientific Reports, sont les premiers réalisés à large échelle. Portant sur 59 espèces de mammifères répartis en 8 ordres (Artiodactyles, Périssodactyles, Carnivores, Primates, Lagomorphes, Rongeurs, Diprotodontes et Scandentiens), ils viennent confirmer que l'espérance de vie est supérieure en zoo pour 84 % des espèces de mammifères étudiées. En savoir plus