Nina JOFFARD

Titre de la thèse : Rôle des pollinisateurs dans l’histoire évolutive des orchidées méditerranéennes

Directeurs de thèse : Claudine Montgelard (EPHE) et Bertrand Schatz (CNRS)

Financement : contrat doctoral PRES HESAM et Conservatoire Botanique National de Corse

Résumé :
La famille des orchidées est caractérisée par une grande diversité taxonomique et fonctionnelle : elle est constituée de plus de 25000 espèces présentes dans toutes les régions du globe, ayant colonisé une large gamme d’habitats et ayant des systèmes de pollinisation souvent complexes. En effet, certaines espèces d’orchidées produisent du nectar tandis que d’autres sont dites « tricheuses » et attirent les pollinisateurs sans leur offrir de récompense : on parle alors de « leurre visuel » ou de « leurre sexuel ». Malgré l’enthousiasme que les orchidées suscitent chez les communautés scientifique et naturaliste, notamment en région méditerranéenne, la délimitation des espèces-sœurs reste une question épineuse, du fait d’une radiation adaptative récente mais aussi d’une inflation taxonomique qui peut poser des problèmes en termes de conservation.
Dans ce contexte, l’objectif de ma thèse est double : je cherche à mieux comprendre l’histoire évolutive des orchidées méditerranéennes et notamment le rôle des pollinisateurs dans cette histoire évolutive en me focalisant sur trois groupes d’espèces, dont un groupe d’orchidées productrices de nectar et deux groupes d’orchidées tricheuses. Par ailleurs, je cherche à clarifier le rang taxonomique de certaines espèces (notamment au sein du genre Ophrys) à l’aide d’une démarche de taxonomie intégrative associant phylogénie moléculaire, morphométrie et écologie chimique.
Plus précisément, je m’intéresse à l’évolution des traits floraux chez deux écotypes d’Anacamptis coriophora, actuellement décrits comme des sous-espèces, en essayant de quantifier la sélection que les pollinisateurs exercent sur ces traits. Je m’intéresse également à l’évolution de la section Pseudophrys au sein du genre Ophrys et notamment au rôle des pollinisateurs dans la diversification de ce groupe d’espèces connues pour leurs interactions de pollinisation extrêmement spécifiques. Je travaille enfin sur une zone d’hybridation entre deux espèces de Serapias : en étudiant les génotypes et les phénotypes des espèces parentales et des hybrides, j’essaye de mieux comprendre l’importance relative des barrières pré et post-zygotiques dans l’isolement reproducteur de ces espèces.
En parallèle de ces travaux, j’étudie l’architecture d’un réseau d’interactions orchidées-pollinisateurs, construit à partir de données bibliographiques, à l’aide d’outils issus de la théorie des graphes. L’objectif de cette étude est de mettre en relation cette architecture avec les traits (morphologiques, phénologiques, écolologiques…) et la phylogénie des espèces d’orchidées, afin de comprendre quels sont les facteurs qui régissent leurs interactions de pollinisation.

Profil Researchgate : https://www.researchgate.net/profile/Nina_Joffard